Je n'ai jamais été un grand adepte des articles de type "liste", ni en tant que lecteur sur la toile ou même sur un site comme Elbakin.net.
De temps en temps, pourquoi pas, mais ça devient parfois un recours/ressort/prétexte pour multiplier les contenus sur le même schéma. Mais l'été est là (si, si !) et il y a parfois des romans dont je n'ai pas le temps de parler, alors qu'ils le mériteraient largement.
Le temps qu'il fait à Middenshot :
Ce nouveau roman traduit d'Edgar Mittelholzer après l'an dernier, met de côté le fantastique (même si, au détour de certains détails d'ambiance, on goûte le doute...) pour la comédie noire. Et c'est tout aussi réussi, avec une galerie de personnages toujours étranges et profondément humains, y compris dans leurs failles. On retrouve son goût des mots, à travers des visions tour à tour fulgurantes ou pétrifiantes.
Mars :
Ce court recueil d’Asja Bakić, autrice serbe, est publié par Agullo.
Abordant différents registres (SF, Fantastique...), l'ouvrage est toujours intéressant, même si on se dit parfois que certaines nouvelles auraient bien mérité quelques pages de plus ou que l'idée centrale d'une autre était peut-être un peu légère pour soutenir un récit complet.
Mais j'ai été intrigué d'un bout à l'autre par l'ensemble, et notamment par le ton de l'autrice, ce qui me rend (très) curieux d'en découvrir davantage de sa part un jour prochain.
Toutes les saveurs :
Décidément, nous voilà encore dans le format court !
Mais on ne se refait pas, surtout quand il est question d’un tel auteur…
Dans cette novella, Ken Liu revient sans détourner le regard sur les dures réalités de l’histoire, mais avec un certain optimisme, sur l’installation des premiers immigrés Chinois en Amérique. Limpide, plein de jolis moments et d’autres nettement plus terribles, Toutes les saveurs mérite amplement le coup d’œil.
Formosana :
On résume souvent Taiwan à son opposition de plus en plus frontale à la Chine, mais cet ouvrage de permet de toucher du doigt la réalité de la vie de ses habitants, le tout encadré par des notions historiques et sociétales qui apportent un nouvel éclairage au lecteur.
Au-delà de ces aspects-là, il faut noter une véritable dimension littéraire, ce qui n'a rien de surprenant pour un ouvrage publié chez L’Asiathèque. Là encore, c'est une lecture qui m'a permis d'apprendre et c'est souvent l'essentiel.
Le Crépuscule de Briareus :
Petite incursion retour sur les classiques avec cette réédition (à la traduction révisée) de ce roman de Richard Cowper, auteur anglais des années 60/70 qui fut aussi critique littéraire.
Cet ouvrage à hauteur de femmes et d’hommes se révèle bien plus moderne qu'on ne pourrait le croire, dans ses thèmes mais aussi son ton et on se laisse rapidement prendre au jeu de ces réflexions.
En prime, la reproduction d'une interview.... rafraîchissante de l'auteur, qui s'illustrait par une vraie liberté de ton.
Hamnet :
Un jour d’été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l’aide car aucun de leurs parents n’est à la maison…
Le nouveau roman de Maggie O’Farrell vient de sortir chez Belfond et j’ai vraiment été touché par cette histoire centrée sur le deuil et le pouvoir de la création, sans fard mais toujours avec délicatesse. Evidemment, ce n’est pas le genre d’ouvrages qui a besoin d’un coup de projecteur, mais on peut aussi laisser parler son cœur, non ?
Et voilà pour cette modeste sélection !
Bien sûr, j'aurais probablement pu citer 6 autres ouvrages d'égale valeur, ou bien 12, 18...
Mais je voulais tout de même en ajouter un dernier, que j'aurais inclus peu importe la liste.
Et je veux parler de Célestopol 1922.
Entre l'accueil des lectrices/lecteurs, blogueuses/blogueurs, ou même, un peu, de la presse (Le Monde, Télérama, Le 1...), je n'ai vraiment pas de quoi me plaindre et je pense que c'est un ouvrage apprécié par ceux qui lui ont donné sa chance.
Mais voilà, à la fin de la route, l'essentiel pour un roman, ce ne sont pas (forcément) les bonnes critiques, ce sont les ventes.
Alors, si vous êtes prêts à décoller pour la Lune, c'est le moment d'embarquer !