Techniquement, c’était plutôt le mois dernier.
Ou alors, l’année prochaine, si l’on fait la distinction entre la signature de mon premier contrat et un premier essai « validé » par un éditeur.
Bref, dans tous les cas, je voulais attendre justement la mise en ligne du numéro du podcast Elbakin.net consacré à la traduction, avec Mélanie Fazi en invitée d'honneur. J’ai eu l’occasion de participer aussi à cet épisode (logique !) et de revenir sur ma propre expérience (malgré quelques soucis techniques, merci Skype...).
Une expérience qui débuta donc en septembre 2006, quand les éditions Bragelonne me proposèrent de passer un essai. Je m’en souviens comme si c’était hier, il s’agissait d’un chapitre du roman Corsaire de Chris Bunch. L’essai fut réussi, validé, tout ce que vous voulez… mais l’éditeur n’avait pas de roman à me proposer dans la foulée.
Du coup, j’attendis encore quelques mois avant de remplacer au pied levé le traducteur du premier tome du Régiment Perdu pour le deuxième. Une traduction à rendre un… 1er janvier. Bien entendu, là aussi, un tel souvenir est marqué au fer rouge dans ma mémoire (ce fut un Réveillon... intense), vous vous en doutez !
Le reste… appartient à l’histoire, enfin, à mon histoire.
J’ai souvent eu de la chance, j’ai traduit des romans que j’appréciais, voire des auteurs dont j’ai été lecteur/fan avant même de plancher sur l’un de leurs textes. J’ai eu des surprises, j’ai traduit des nouvelles, du roman Jeunesse ou même de l’érotisme, selon les éditeurs et les opportunités… Il va d'ailleurs falloir sous peu que je mette à jour la colonne Traduction de ce site car j'ai pris du retard et elle n'est plus tout à fait à jour.
En 10 ans, je n’ai jamais traduit de roman qui se soit exceptionnellement bien vendu, mais j’ai rarement connu de moments de disette. A vrai dire, jamais. A part quatre mois l’an passé. Les quatre mois les plus longs de ma vie sur le plan professionnel, en toute logique. De là à en tirer des conclusions sur l’état et l’évolution du marché, je ne m’y risquerai pas, d’autant que comme souvent dans l’édition, la traduction est aussi une histoire de personnes ou de réseaux et que tout est reparti de l'avant.
C’est aussi un métier solitaire, où l’on se retrouve qui plus est à relancer les gens régulièrement, sans garantie de tomber au bon moment. Les plannings des éditeurs sont souvent changeants et ce n'est pas une critique envers eux, mais un simple constat.
En 10 ans, j'ai aussi désormais enfin touché à autre chose que de la traduction... mais j'aime toujours autant traduire, du moins, tant que je peux trouver le temps d'écrire à côté (et on continue à parler du Village, même en vidéo). Dans un cas comme dans l'autre, cet automne 2016 est vraiment très chargé pour moi. Je ne vais évidemment pas m'en plaindre après ce que je viens d'expliquer un peu plus haut, mais on va dire que je prends le temps de souffler quelques minutes avec ce billet !