Je crois sincèrement que pouvoir donner vie à un univers, lui permettre de prendre corps dans le cadre d'une illustration, relève quelque part de la magie.
Bon, sans doute aussi car je n'ai aucun talent crayon, pinceau ou stylet de tablette graphique en main, certes.
Ce qui n'est évidemment pas le cas de Marc Simonetti.
Quand ce dernier m'a proposé alors que le roman n'était même pas terminé de se charger de l'illustration de couverture, il m'a fallu relire deux ou trois son mail pour prendre pleinement conscience de cette opportunité. Cela fait en effet de longues années déjà que je suis et apprécie le travail de Marc au plus haut point. "Collaborer" (très modestement) avec lui dans le cadre de certaines couvertures comme celles des tomes 2 et 3 de la trilogie de Sam Sykes ou La Cité des Dieux de Felix Gilman fut déjà une sorte de rêve éveillé.
Mais, de mon côté, il s'agissait "simplement" de traductions.
Je n'étais que l'intermédiaire de l'auteur, et encore, essayant de trouver la bonne piste, le bon personnage à mettre en scène. Avec Le village, on parle d'une histoire que j'ai portée durant de longs mois et pour laquelle j'ai toujours autant de tendresse maintenant.
J'avais en tête une vision très précise de l'ambiance que je voulais dévoiler au fil des pages. Certains passages de l'intrigue se sont d'ailleurs imposés à moi justement par leur nature purement graphique. Il fallait quelque chose d'oppressant, de diffus, de mystérieux.
Et quand on assiste en live - ou en replay - à la naissance des lieux et des personnages qui m'ont accompagné pendant des mois... voilà qui ne peut pas laisser indifférent. Ils s'éloignent déjà de mon imagination nourrie d'incertitudes, mais pour mieux venir à votre rencontre, j'espère.
Et dire que cela fait déjà une semaine !
Merci encore Marc.